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Points forts :
. L'endoscopie (fibroscopie) est le meilleur moyen d'explorer l'intérieur des cavités naturelles de votre chien ou de votre chat, notamment le tube digestif (œsophage, estomac, début de l'intestin et colon), et l'appareil respiratoire (cavités nasales, larynx, trachée, bronches).
. Les fibroscopes à fibres optiques, peu pratiques et vieillissant mal, sont maintenant remplacés par des vidéo-endoscopes, plus faciles à utiliser, et donnant des images de meilleure qualité.
. L'endoscopie respiratoire permet d'observer l'intérieur des voies respiratoires, de retirer un corps étranger (épillet bronchique), ou de réaliser des prélèvements (par lavage broncho-alvéolaire, notamment).
. L'endoscopie digestive permet d'observer l'intérieur des voies digestives, de retirer un corps étranger dans l'œsophage ou dans l'estomac, et de faire des prélèvements (biopsies gastriques ou intestinales).
. L'extraction, par endoscopie, de corps étrangers dans la trachée, les bronches, ou l'œsophage, nous a permis de sauver plusieurs chiens ou chats qui, sans cette technique, seraient décédés ou auraient dû subir des interventions beaucoup plus invasives.
LE MATÉRIEL
L'endoscopie est une procédure qui consiste à introduire un long tube flexible à l'intérieur d'une cavité naturelle, afin de regarder ce qui s'y passe : trachée-bronches, œsophage-estomac-début de l'intestin, ou anus-colon, pour ne citer que les principales "destinations".
Les endoscopes classiques (fibroscopes) sont constitués d'une multitude de fibres optiques, transmettant l'image de l'extrémité du tube jusqu'à l'œil de l'utilisateur : ils présentent deux inconvénients : les fibres peuvent se rompre au fil des années et des utilisations, créant ainsi des "points noirs" dans le champ de vision ; et ils sont peu pratiques (on les utilise l'œil collé à un oculaire). Les vidéo-endoscopes sont équipés à leur extrémité d'une minuscule caméra, qui transmet des images de meilleure qualité, (absence de points noirs), visibles sur un grand écran.
La clinique vétérinaire de Calvisson (Gard) est équipée de deux vidéo-endoscopes de marque Fuji : un gastroscope permettant d'explorer les cavités ou les conduits d'assez grand diamètre (voies digestives, voies respiratoires chez les chiens de moyen et grand format), et un bronchoscope de plus petit diamètre, capable de pénétrer dans la trachée et les bronches d'un petit chien ou d'un chat. (Photo ci-dessous : notre colonne d'endoscopie, connectée au vidéo-bronchoscope (suspendu à droite de la photo). Le pied de la colonne, dans le champ de vision du bronchoscope, est visible à l'écran).
Vidéo-gastroscope (photo de gauche), et vidéo-bronchoscope (photo de droite).
La colonne d'endoscopie comprend des dispositifs pour aspirer des sérosités, et pour insuffler de l'eau (pour rincer) ou de l'air (pour améliorer la vision). Elle est également équipée de toute une série d'instruments permettant de réaliser un prélèvement sur l'organe exploré (pinces à biopsie), ou d'extraire un coprs étranger de petite taille.
La clinique vétérinaire de Calvisson est, en outre, équipée d'endoscopes rigides permettant d'explorer les cavités nasales ou une articulation, par exemple (photo ci-dessus).
çA SE PASSE COMMENT, UNE ENDOSCOPIE ?
Bon, nous avons vu le matériel. Maintenant, comment ça se passe concrètement ?
Plutôt qu'un long discours, le plus simple, c'est de regarder une petite vidéo : ici, il s'agit d'un chat présentant une broncho-pneumonie sévère, n'ayant pas répondu aux antibiotiques utilisés jusque là. On va donc examiner l'intérieur de ses bronches, (= bronchoscopie), d'abord pour regarder, (y a-t-il des parasites ? un corps étranger ?), ensuite pour faire des prélèvements (pour la bactériologie, la cytologie, ou encore pour rechercher l'ADN d'un certain nombre de germes).
Le chat étant insuffisant respiratoire, et dans la mesure où l'on va en plus lui passer un endoscope dans la trachée et les bronches, il a été hyperoxygéné dès le début de l'anesthésie : d'abord en cage à oxygène, puis par l'intermédiaire d'une sonde trachéale. Sur la vidéo, on voit le chat endormi, sous perfusion, pendant que l'opérateur examine ses bronches, visibles sur l'écran. Un soluté stérile est ensuite injecté dans une bronche à travers l'endoscope, puis réaspiré, ce qui permet de récupérer des cellules, des germes, des parasites… présents dans le poumon, et de les analyser : c'est le lavage broncho-alvéolaire. A la fin de la vidéo, le bronchoscope est retiré, et le chat est immédiatement remis sous oxygène, avant de recevoir une injection destinée à le réveiller rapidement.
Ceci, c'est pour l'exploration de l'appareil respiratoire. ça ne se passe évidemment pas tout à fait pareil quand on va regarder l'intérieur de l'estomac ou du début de l'intestin (gastro-duodenoscopie), du colon (coloscopie), ou encore du nez, de l'oreille, du vagin, etc. En particulier, les modes de prélèvement ne sont pas les mêmes, des biopsies réalisées avec de petites pinces remplaçant le lavage broncho-alvéolaire. Mais l'utilisation du matériel et les procédures anesthésiques sont assez similaires.
ET QU'EST-CE QU'ON PEUT EXPLORER AVEC ?
Les indications de l'endoscopie sont nombreuses, en médecine vétérinaire.
A- L'APPAREIL RESPIRATOIRE :
La radiographie, éventuellement l'échographie, sont évidemment les premiers moyens auxquels on pense lorsqu'il s'agit d'explorer l'appareil respiratoire : on détectera ainsi un œdème pulmonaire, un épanchement pleural, un épaississement des bronches, dans le pire des cas des tumeurs dans le poumon… mais cela ne nous dit pas ce qui se passse à l'intérieur des bronches, par exemple.
L'endoscopie nous permet d'observer :
1 - Les cavités nasales :
Dans certaines indications, un simple otoscope suffit pour voir ce qui se passe à l'intérieur du nez, mais l'endoscope (souple ou rigide), permet d'observer plus loin, et de voir plus de détails. On pourra ainsi découvrir un corps étranger, (épillet notamment), des ulcères, des champignons (aspergillose) et malheureusement parfois aussi des tumeurs, notamment chez les animaux âgés. (Photo de droite : cornets nasaux normaux, chez un chien).
Photo de gauche : masse dans la narine d'un épagneul breton de quatorze ans, présenté pour saignement de nez. Un examen cytologique effectué à partir de l'une des biopsies réalisées dans la masse, montre des cellules à gros noyau, disposées en amas. L'examen histologique a conclu à une tumeur peu agressive (adénome, ou carcinome bien différencié).
2 - Le fond de la bouche, le larynx :
L'observation du larynx permettra de mettre en évidence une paralysie laryngée, ou plus rarement une déformation des cartilages, un œdème, un polype, une tumeur… ou bien encore un corps étranger ! On en profitera pour jeter un coup d'œil au voile du palais, aux amygdales…
Photo de gauche : très important œdème laryngé chez un jeune chat, qui obstrue quasi totalement l'entrée de la trachée, et gêne considérablement la respiration du minou. Les cartilages laryngés sont au centre de la photo, le palais à droite et l'épiglotte à gauche. À titre de comparaison, un larynx de chat normal sur la photo de droite.
Examen de gorge d'une chienne carlin de quatre ans, présentant une intolérance à l'effort et d'importants ronflements : outre une sténose des narines, on observe chez cette chienne un voile du palais trop long et trop épais, qui recouvre et obstrue le larynx (photo de gauche, à comparer avec la photo du larynx normal, au-dessus à droite). La photo de droite montre une éversion des ventricules laryngés. Narines et voile du palais ont fait l'objet d'une correction chirurgicale, améliorant nettement la qualité de vie de la chienne.
Ci-dessus, les larynx de deux chien et un chat, du plus mobile au plus paralysé. Le premier larynx, (filmé la tête en bas), s'ouvre très largement à chaque inspiration. L'air peut passer sans problème en direction des poumons, la respiration est lente du fait de l'anesthésie. La deuxième partie du film montre une paralysie unilatérale du larynx (lui aussi filmé à l'envers), chez un chat de seize ans présenté pour difficultés à avaler, perte de voix (ou voix enrouée), et modification du ronronnement. L'un des cartilages s'ouvre à peu près normalement, (à peu près : ça force un peu quand même), l'autre reste totalement immobile. L'air passe malgré tout, la respiration semble encore relativement sereine - du moins au repos. Le troisième et dernier larynx, celui d'un westie de neuf ans présenté pour gêne respiratoire, est entièrement paralysé : il s'entrouvre à peine sur une étroite fente qui ne doit pas laisser passer beaucoup d'air ! Du coup, même sous anesthésie, la respiration est rapide : on sent que le chien s'essouffle en cherchant l'air… un peu comme si l'on devait respirer à travers une paille après avoir couru.
Un autre exemple de paralysie laryngée unilatérale chez une chienne rottweiler de douze ans, présentant un essoufflement rapide en cas d'effort ou d'excitation : le cartilage du bas est totalement immobile, tandis que celui du haut se soulève à peu près correctement.
Long brin d'herbe, bien accroché dans le pharynx d'un chat de cinq ans qui présentait de la toux et des efforts de déglutition. Une extrémité de l'herbe se trouve au-dessus du voile du palais (en bas de la photo), l'autre est sous le larynx, près de l'entrée de l'œsophage. Le brin d'herbe a pu être décroché, sous anesthésie générale.
Deux amygdales très enflammées, chez un chien de chasse présentant des raclements de gorge et des difficultés de déglutition. En bas, la langue, au fond, le larynx.
3 - Le nez vu par derrière : les choanes :
En revenant en direction du nez à contresens, en passant au-dessus du voile du palais, on peut observer les choanes, et y découvrir parfois un corps étranger, ou encore une tumeur… Pour celles et ceux qui auraient du mal à se représenter les choanes, jetez un coup d'œil à la photo ci-dessous : l'endoscope est le tuyau noir tenu par l'opérateur, qui rentre dans la bouche en haut de la photo. Arrivé au fond de la bouche, il fait un demi-tour complet, et revient en direction du nez en passant au-dessus du palais : la tache lumineuse que l'on voit au milieu de la photo, c'est l'extrémité de l'endoscope, qui chemine au-dessus du palais, et nous permet donc de voir le fond du nez… par derrière ! Le gros tuyau orange en bas de la photo, est la sonde trachéale, qui alimente le chien en oxygène et en gaz anesthésique pendant toute l'opération.
Examen des choanes chez un chien : la bouche est largement ouverte, le nez est à gauche et la langue à droite. La progression de l'endoscope, au-dessus du palais et en direction des choanes, est visible sous forme d'une tache lumineuse, un peu à droite du milieu de la photo.
Photo de gauche : choanes normales chez un chat. Photo de droite : tumeur ou polype obstruant les choanes d'un chat de dix ans, présenté pour un jetage nasal durant depuis plusieurs mois.
Photo de gauche : Forte inflammation des choanes chez un beagle de six ans. Photo de droite : gros épillet enfoncé dans l'une des choanes d'une Cavalier King Charles de huit ans.Plus de détails sur l'histoire et l'extraction de cet épillet sont visibles en cliquant ici.
Crevette, tout petit bouledogue de quatre mois avait commencé à mal respirer deux mois plus tôt, en mangeant ses croquettes. Depuis, elle éternuait, sa narine gauche coulait, et elle dégageait une odeur nauséabonde quand elle respirait. Une suppuration est visible dans la narine gauche, mais c'est en passant par derrière, au niveau de la choane gauche que l'on découvre un "dépôt" qui pourrait ressembler à une croquette, adhérente à la paroi. D'abondants rinçages à travers la narine gauche ne permettent pas d'expulser le corps étranger, mais ils le décollent suffisamment pour identifier les spicules d'un épi végétal. Celui-ci est finalement extrait avec une pince à corps étranger, passée à travers l'endoscope totalement béquillé pour atteindre les choanes. On remarque que dans cette région, le moindre contact avec la paroi provoque un saignement. Le corps étranger végétal est visible ci-dessous. Il sentait très mauvais, et l'odeur que dégageait Crevette lorsqu'elle respirait a immédiatement disparu au réveil !
4 - La trachée :
Une fois passé le larynx, on descend dans la trachée en direction des bronches. On pourra mettre en évidence une flaccidité (= aplatissement) trachéale, de sécrétions ou suppurations, plus rarement des parasites ou des tumeurs. … Et puis parfois, il nous arrive d'avoir à retirer un corps étranger de la trachée !
Photo de gauche : aspect normal de la trachée. À droite, arrivée à l'extrémité de la trachée, qui se divise pour donner naissance aux deux premières bronches, ou bronches souches.
Photo de gauche : collapsus (ou flaccidité) trachéal(e) chez un Yorkshire terrier de douze ans, présenté pour toux et gêne respiratoire. Les anneaux qui constituent "l'ossature" de la trachée ont perdu leur rigidité, et la partie cervicale de la trachée a donc tendance à s'aplatir (à comparer avec la photo juste au-dessus). En revanche, le diamètre des bronches n'est pas diminué (photo de droite). Cette observation a son importance, car une intervention (pose de stent) est possible dans ce cas de figure, alors qu'elle ne présenterait pas d'intérêt si le "plafond" des bronches était également affaissé. Une vidéo montrant une vue dynamique de flaccidité trachéale est visible à la fin de l'article consacré aux radiographies-radioscopies.
Un degré au-dessus, chez cet autre Yorkshire Terrier âgé de onze ans : le collapsus trachéal est très important, avec une trachée presque complètement obstruée lorsque le chien inspire : il n'y a presque plus de place pour le passage de l'air, et le chien tousse beaucoup (photo de gauche). Sur la photo de droite, malheureusement rendue floue par la buée (il faut bien que le chien continue à respirer !), on voit que l'entrée des bronches est également collabée (comparer avec la photo du dessus) : la pose d'un stent ne résoudrait donc pas difficultés respiratoires et toux chez ce petit York.
Photo de gauche : radiographie du thorax d'une chatte de un an, qui montre un caillou de 4 x 8 mm, coincé à l'extrémité de la trachée (au niveau de la bifurcation bronchique). Photo de droite : aspect du corps étranger, vu à travers le bronchoscope de 3,2 mm de diamètre. L'extraction du caillou est visible sur la vidéo ci-dessous.
5 - Les bronches :
On les observe l'une après l'autre, pour rechercher un corps étranger (en particulier un
épillet, chez les chiens qui se mettent à tousser brutalement en début d'été), une suppuration, une tumeur…
Photos ci-dessus : épillet obstruant une bronche de petit diamètre (au-delà de la troisième bifurcation bronchique), chez une chienne labrador. Plus d'informations concernant ce cas, en cliquant ici.
Photo de droite : énorme épi de folle avoine, extrait d'une bronche souche d'un labrador qui toussait depuis plusieurs mois.
Autre exemple d'épillet bronchique, chez une jeune épagneul qui toussait depuis trois mois… après avoir passé une heure à courir dans un champ de blé. Ci-dessus à gauche : une longue barbule émerge d'une bronche du lobe caudal du poumon droit. Ci-contre à droite : l'épillet vient d'être retiré. Ci-dessus à droite : contrôle de la bronche après extraction de l'épillet. Il n'y a pas d'autre corps étranger visible, mais la muqueuse est très enflammée, et on note un important spasme de la bronche.
Exploration des bronches chez une jeune épagneul de trois ans, qui toussait depuis un mois. L'exploration systématique permet la mise en évidence d'un épillet, dans une bronche de seconde génération du poumon droit.
Autre illustration de l'intérêt de l'exploration systématique des différentes bronches. Sur la photo de gauche, on observe plusieurs départs de bronches secondaires, à l'intérieur de la bronche souche droite. On n'observe pas d'anomalie. Mais lorsque l'endoscope pénètre à l'intérieur de la bronche à peine visible, tout en haut à gauche de l'image, une importante suppuration est observée (photo de droite). Une bactérie très résistante (Pseudomonas), a été isolée à partir de ce pus, par lavage broncho-alvéolaire (voir ci-dessous).
Une fois l'exploration terminée, on réalise le plus souvent un lavage broncho-alvéolaire (LBA), qui consiste à injecter un soluté stérile dans la trachée (et si possible directement dans la bronche suspecte - photos ci-dessous). Ce soluté sera réaspiré aussitôt en vue d'analyse : bactériologique (pour identifier les bactéries éventuellement présentes, et connaître les antibiotiques les plus efficaces sur elles), cytologique (pour identifier des cellules caractéristiques d'une allergie, d'une tumeur… ou des parasites), ou génétique (PCR, afin de détecter différents agents infectieux).
Photo de gauche : vue de la bronche souche droite d'une chienne présentée pour toux chronique : plusieurs bronches secondaires normales sont visibles, mais un pus abondant sort de la bronche située en haut à droite de l'image : il est intéressant d'aller réaliser des prélèvements spécifiquement dans cette bronche. Photo de droite : aspect de la sonde stérile pénétrant dans une bronche, pour réaliser le lavage broncho-alvéolaire.
Lavage broncho-alvéolaire chez un Yorkshire terrier présenté pour une toux chronique. Photo de gauche : pus récupéré avec le liquide de lavage. Photos du centre et de droite : aspect de ce pus au microscope, après étalement et coloration : presque toutes les cellules sont des polynucléaires neutrophiles qui digèrent des bactéries (bacilles), ce qui indique que la toux avait une origine infectieuse. Les bactéries ont été identifiées à la fois par PCR et par mise en culture comme étant des Bordetella bronchiseptica, l'un des agents de la "toux de chenil". Un antibiogramme, réalisé dans un laboratoire de microbiologie vétérinaire, a permis de sélectionner l'antibiotique le plus efficace pour traiter cette bactérie.
Photos ci-dessus : exploration d'une toux ancienne (plus d'un an et demi) chez une chatte de quatre ans. De haut en bas et de gauche à droite : 1 - passage du larynx. 2 - Arrivée au niveau des bronches : la muqueuse de la trachée et des bronches a un aspect normal. 3 - Toux provoquant un spasme bronchique (observer la fermeture de la bronche). 4 - À la suite de cette toux, mucosités recouvrant la muqueuse. 5 - Ces mucosités, récupérées par une cytobrosse cheminant dans l'endoscope, ont été étalées sur lame, colorées, et observées au microscope : elles contiennent une grande quantité de polynucléaires éosinophiles. Le diagnostic est : asthme félin.
B- LE TUBE DIGESTIF :
Là aussi, le tube digestif est classiquement exploré par la radiographie (méga-œsophage, dilatation de l'estomac ou de l'intestin), si nécessaire en utilisant un marquage par un produit de contraste (transit baryté), ou par l'échographie (inflammation, tumeur ou invagination de la paroi intestinale, par exemple). Mais ces techniques d'imagerie ne nous renseignent pas sur la couleur de la muqueuse, sur la présence d'ulcères dans l'estomac, bref, ne nous permettent pas de VOIR à l'intérieur des voies digestives. C'est ce que permet l'endoscopie ; de l'entrée vers la sortie :
1 - L'œsophage :
On peut y observer des corps étrangers : os, hameçons… (c'est l'indication la plus fréquente - voir plusieurs illustrations ci-dessous), une forte dilatation lors de méga-œsophage, des tumeurs, des signes d'inflammation, des déchirures ou des sténoses. Plus rarement, (du moins en France métropolitaine), on y rencontre des nodules parasitaires (Spirocerca lupi).
Aspect normal de l'œsophage. Sur la photo de droite, le cardia (entrée de l'estomac), à l'extrémité de l'œsophage.
Méga-œsophage chez une jeune berger allemand. Photo de gauche : aspect de l'œsophage béant, le cardia étant au fond à gauche (à comparer aux photos ci-dessus). Photo de droite : l'œsophage est tellement dilaté que l'endoscope a pu se retourner sur lui-même (rétroversion) comme dans un estomac, et "se regarde" entrer dans l'œsophage (en bas à droite). Sur les deux photos, la muqueuse apparaît très enflammée, et saigne à la moindre irritation (photo de droite).
Photo de gauche : corps étranger (os d'agneau) à l'extrémité de l'œsophage d'un cairn terrier : on peut voir la pince à corps étranger au premier plan, et l'irritation de l'œsophage tout autour du corps étranger. Photo de droite : aspect du cardia, après retrait du corps étranger (à comparer aux images normales, ci-dessus).
Autres images de corps étranger œsophagien, chez un caniche de cinq ans qui régurgitait et n'arrivait plus à s'alimenter depuis un mois ! Le morceau d'os, coincé en travers de l'œsophage et bien enchassé dans la muqueuse, est visible sur la photo ci-dessus à gauche. Sur la photo de droite, l'os a été décoincé, et déjà remonté jusqu'en haut de l'œsophage… mais le sphincter du pharynx ne sera pas facile à passer ! Sur la photo ci-contre, le morceau d'os, finalement extrait, est photographié à côté de la tête du caniche, en train de se réveiller. La muqueuse de l'œsophage a moins souffert qu'on aurait pu le croire, après un mois passé avec un corps étranger planté à l'intérieur !
Et lorsque le corps étranger est vraiment trop gros et trop bien coincé pour être remonté, comme ce gros morceau d'os enchassé dans la muqueuse à l'extrémité de l'œsophage, tout près de l'entrée de l'estomac… il reste toujours la solution de le repousser dans l'estomac, puis d'aller le récupérer chirurgicalement en ouvrant l'estomac. C'est toujours moins risqué que d'ouvrir le thorax et l'œsophage !
Vidéo ci-dessus : œsophage et cardia très abîmés par le passage d'un corps étranger, chez un westie de trois ans (images à comparer aux deux photos d'œsophage normal, ci-dessus). Une fois passé le cardia, on pénètre dans l'estomac, et l'on découvre plusieurs corps étranger, dont un de grande taille (os recouvert de viande).
Le plus redoutable des corps étrangers œsophagiens est certainement le hameçon de pêche, surtout s'il est double ou triple, et muni d'une contre-pointe ou ardillon, qui l'empêche de reculer une fois qu'il a traversé un tissu. Un exemple avec ce labrador de dix ans, un peu trop gourmand. Sur la radiographie ci-dessus à gauche, la position du hameçon est bien visible, au tout début de l'œsophage, entre trachée (en dessous) et colonne vertébrale (au-dessus). Photo de droite : l'objet du délit, une fois retiré. Entre les deux photos, un long moment de bagarre en utilisant pinces et endoscope ! (photos ci-dessous).
Photo de gauche : première approche du hameçon présenté ci-dessus (à gauche de la photo : sa partie arrière avec le fil de pêche ; à droite, l'extrémité de la pince qui va tenter de le saisir. Photo de droite : après un certain nombre de repositionnements, l'intégralité du hameçon est maintenant visible, avec la pointe à droite, et la muqueuse œsophagienne transpercée, au milieu et en bas de la photo. Une fois le hameçon saisi par sa pointe, il pourra enfin être tiré vers l'avant pour sortir de la muqueuse, puis tracté vers la sortie.
Photo de gauche : tumeur envahissant toute la lumière de l'œsophage, chez un bouledogue qui vomissait depuis plusieurs mois. Photo de droite : la tumeur envahit l'entrée de l'estomac (cardia), vue ici en rétroversion (l'endoscope fait un angle à 180°, et "se regarde" entrer dans l'estomac).
2 - L'estomac :
On y observe des ulcères, une inflammation, des tumeurs, ou encore des corps étrangers…
Aspect normal de l'estomac du chien. En haut à gauche : le cardia (entrée de l'estomac), avec des plis de muqueuse bien visibles. L'endoscope fait un tour sur lui-même (rétroversion), et "se regarde" en train de pénétrer dans l'estomac. En haut à droite : le corps de l'estomac, avec ses plis épais. En bas à gauche : la petite courbure, qui sépare l'entrée de l'estomac (fundus) de sa sortie (antre pylorique). L'examen de la petite courbure est important, car de nombreuses lésions, (tumeurs notamment), y siègent. En bas à droite : l'antre pylorique (dernière partie de l'estomac), caractérisée par une absence de plis. L'endoscope passe sous la petite courbure (en haut de la photo), et se dirige vers la sortie de l'estomac, (le pylore), que l'on devine tout au fond du "tunnel".
Tumeur de l'estomac, située à l'entrée du pylore chez un berger belge de 9 ans (race prédisposée), qui vomissait et maigrissait depuis plusieurs mois. Aspect à comparer aux images normales ci-dessus. Photo de droite : réalisation de biopsies dans la tumeur. L'analyse histologique a confirmé la très forte suspicion de carcinome gastrique.
Gastrite lymphoplasmocytaire, chez un jeune chat Chartreux souffrant de vomissements chroniques : la muqueuse de l'estomac est œdémaciée, et présente de véritables papules. Sur la photo de droite, on peut voir la pince qui va permettre de réaliser des biopsies.
Photos ci-dessus : noyau de pêche, enchassé dans le pylore (sortie de l'estomac) d'un Westie de un an. La pince à corps étranger est visible sur la photo de droite.
Autre exemple de corps étranger gastrique, avec ce morceau de lino, l'un des trois (!) visibles par échographie dans l'antre pylorique d'un petit yorkshire terrier de six ans, pesant 2,5 kg (ci-dessus à gauche). Sur la photo de droite, l'un des trois morceaux de lino est repéré dans l'estomac par endoscopie (il occupe la moitié gauche de la photo). L'histoire continue ci-dessous !
Photo de gauche : suite du cas ci-dessus : le corps étranger, saisi par une pince, est en train d'être extrait. Ci-dessus à droite : les trois morceaux de lino, après leur sortie de l'estomac. Le petit york en sera quitte pour avaler des pansements gastriques pendant quelques jours.
Photo de gauche : ce jeune Beagle a voulu aider sa maîtresse (ou son maître, après tout !), dans ses travaux de couture. Le résultat est une aiguille avalée, que nous retrouvons ici plantée dans l'antre pylorique, c'est à dire tout près de la sortie de l'estomac. Sur la photo de droite, l'aiguille est saisie dans une pince, et la remontée vers l'air libre commence. Suite des aventures de l'aiguille ci-dessous.
Pas facile de remonter une aiguille à l'extrémité d'un endoscope, à travers l'estomac et l'œsophage, sans que celle-ci se plante un peu partout. Sur la photo de gauche, nous voyons l'aiguille plantée dans le cardia, (l'entrée de l'estomac), observé ici en rétroversion, depuis l'intérieur de l'estomac. L'étape suivante, (photo de droite), montre notre aiguille plantée un peu plus haut, cette fois dans l'œsophage.
Après quelques efforts supplémentaires, l'aiguille a finalement pu être extraite, sans déchirer aucun organe. Les travaux de couture pourront reprendre… en tenant le jeune beagle à l'écart !
Dans la série des objets qui piquent, voici un autre hameçon après celui présenté plus haut, mais celui-ci est arrivé jusqu'à l'estomac de ce chiot Husky, et ne s'est pas planté dès le début de l'œsophage. La photo de gauche le montre à moitié caché sous la petite courbure, à l'entrée de l'antre pylorique, donc plus très loin de la sortie de l'estomac. Sur la photo de droite, le hameçon a été saisi avec la pince de l'endoscope, et la remontée vers l'air libre commence.
La difficulté de la remontée sera de faire naviguer l'hameçon sans qu'il se plante quelque part (au niveau du cardia = entrée de l'estomac, ou dans l'œsophage), car les choses deviendraient tout de suite beaucoup plus compliquées ! sur la photo de gauche, le cardia est passé, et l'hameçon remonte maintenant le long de l'œsophage. Sur la photo de droite, l'hameçon est arrivé à l'air libre, sans rien perforer !
3 - Le duodenum (= début de l'intestin) :
Une fois franchie la sortie de l'estomac (le pylore : photo ci-dessous), l'endoscope pénètre dans le duodenum, et peut progresser dans certains cas jusqu'à la deuxième partie de l'intestin (ileum). On y observe ulcères, inflammation, tumeurs… Avant de voir en photos quelques exemples de duodenum normal et pathologique, regardons en live une progression de l'estomac jusqu'à l'intestin : prêts à plonger ? alors allons-y pour un voyage au centre des viscères !
L'aventure commence dans l'estomac : en haut l'entrée, (on y voit l'endoscope en train franchir le cardia = l'entrée de l'estomac : l'endoscope fait un demi-tour sur lui-même et se regarde) ; en bas, la sortie de l'estomac = l'antre pylorique. Au milieu, la petite courbure : on en a parlé plus haut, celle-ci est jolie. Ensuite, on regarde le pylore = le sphincter qui sépare l'estomac de l'intestin; On voit les ondes qui progressent de l'estomac vers le sphincter, et poussent donc les aliments vers la sortie. Puis on se met bien en face du pylore, et on le franchit ! (ce n'est pas toujours facile). Nous voilà au début du duodenum, qui n'a pas une très bonne tête. (En bas, la pince qui va nous servir à faire des biopsies). Et puis après, droit devant ! On se sent comme un spéléologue dans une galerie… sauf que celle-ci est un peu étroite, avec des parois boursouflées ! le diagnostic obtenu à l'aide des biopsies, (entérite lymphoplasmocytaire et éosinophilique marquée), permettra de prescrire le traitement le plus adapté pour le chien.
Photo de gauche : vue de la sortie de l'estomac (pylore), par laquelle va passer l'endoscope pour explorer le début de l'intestin (duodénum), chez un staffie de trois ans. Photo de droite : aspect normal du duodenum : l'endoscope progresse à l'intérieur d'un "tunnel" aux parois bien régulières, d'aspect finement granuleux.
Forte inflammation de la muqueuse du duodenum, chez le même staffie de trois ans : la muqueuse apparaît irrégulière, ulcérée, et le passage de l'endoscope provoque des saignements. Les biopsies réalisées pendant l'examen ont permis de diagnostiquer une lymphangiectasie.
Autres images d'inflammation du duodenum, mais beaucoup plus discrètes, chez un labrador de huit ans. La pince à biopsie saisissant la muqueuse duodénale est visible sur la photo de droite.
Aspect "boursouflé", œdémacié, ulcéré, du duodenum chez un Terrier de neuf ans, présenté pour anorexie et vomissements. L'examen cytologique, à la clinique de Calvisson, de ponctions échoguidées de la paroi de l'intestin de ce chien, sont très en faveur d'un lymphome (photos ci-dessous). L'examen histologique des biopsies réalisées pendant l'endoscopie, ont confirmé le diagnostic de lymphome malin.
Aspect des ponctions échoguidées de l'intestin du Terrier présenté ci-dessus : tapis de lymphoblastes à gros noyaux nucléolés, avec de nombreuses mitoses anormales (photo de droite) : images en faveur d'un lymphome malin intestinal.
4 - Le colon et le rectum :
En passant par l'autre extrémité, on remonte le rectum, puis le colon : on peut y observer des tumeurs, polypes, une inflammation (colite histiocytaire…), ou encore des parasites (trichures). Une préparation est nécessaire (régime particulier pendant 48 heures suivie d'une diète de 24 heures, lavements…)
Coloscopie chez un jeune chat Abyssin, présentant du sang en nature dans les selles : la muqueuse du colon ascendant est épaisse et œdémaciée (la vascularisation n'est plus visible : photo de gauche), et la valvule iléo-cæcale a un aspect également œdémacié et enflammé (ci-dessus à droite).
Des biopsies du colon ont été réalisées chez cet Abyssin : les calques de ces biopsies, colorés et examinés sur place, montrent de nombreux lymphocytes et plasmocytes (photo ci-dessous), en faveur d'une colite lympho-plasmocytaire. Ce diagnostic a été confirmé par l'histologie.
Masse dans le colon chez un beauceron de dix ans, présenté pour des signes de colite avec présence de sang en nature dans les selles, évoluant depuis plusieurs mois.
Photo de gauche : le rectum du beauceron a été éversé afin de pouvoir retirer la masse chirurgicalement. Photo de droite : Des calques réalisés sur la tumeur retirée montrent des amas de cellules de grande taille, avec de gros noyaux nucléolés. L'examen histologique a conclu à un adénome rectal globalement bénin, mais évoluant localement vers un carcinome infiltrant, plus agressif.
Autre exemple de tumeur colorectale chez un boxer de douze ans, qui présentait depuis plusieurs mois du sang dans les selles, et une perte de poids. L'examen cytologique réalisé à la clinique sur les biopsies réalisées pendant l'endoscopie, a montré des boules de cellules à gros noyau nucléolé, d'aspect défavorable. L'histologie a confirmé cette première impression avec, comme dans le cas précédent, un diagnostic d'adénome papillaire, évoluant vers un carcinome.
C- L'APPAREIL GENITAL FEMELLE :
Il n'y a pas que l'estomac et l'intestin (et les poumons), dans la vie : il y a aussi le vagin, que l'endoscope permet d'explorer bien mieux, et bien plus profondément, qu'on ne pouvait le faire avec un simple otoscope. Deux exemples en vidéo, ci-dessous :
Visualisation, puis extraction d'un épillet, chez une chienne berger australien de onze ans, qui présentait des pertes vaginales, bien qu'étant stérilisée. Le début de la vidéo montre les parois enflammées du vagin, et le passage au-dessus du méat urinaire (= l'arrivée de l'urètre en provenance de la vessie). L'endoscope progresse le long du vagin jusqu'au col de l'utérus, 20 cm plus loin, où un épillet est localisé, puis extrait.
Cette jeune chienne de deux ans présentait des écoulements sanguinolents à travers une vulve enflée, et se léchait sans arrêt, toutes choses franchement anormales chez une chienne stérilisée ! Elle perdait aussi ses poils sur le corps, de façon diffuse et symétrique. Une endoscopie a été décidée : elle n'a pas permis de mettre en évidence un épillet, comme dans l'exemple précédent, mais une hyperplasie vaginale, avec de gros plis hypertrophiés tout le long du vagin. La jeune chienne léchait régulièrement un gel percutané utilisé comme traitement hormonal, ce qui explique à la fois l'hyperplasie vaginale et les signes cutanés.
D- LES OREILLES :
On pourrait penser qu'un simple otoscope suffit pour voir ce qui se passe dans le conduit auditif. C'est souvent vrai, on n'a pas besoin de sortir l'endoscope à chaque fois qu'on doit retirer un épillet, ou diagnostiquer une otite - du moins dans la grande majorité des cas. Malgré tout, l'endoscope peut se révéler utile, par exemple pour observer en détails un tympan abîmé, ou bien visualiser un polype avant de le retirer (photos et vidéo ci-dessous).
Suppuration et saignement dans le conduit auditif d'une chatte Maine Coon de deux ans, souffrant d'une otite suppurée depuis plus d'un an (photo de gauche). Après nettoyage du conduit, on observe la disparition du tympan, et un polype occupant toute la bulle tympanique (ci-dessus à droite). L'examen histologique a montré qu'il s'agissait d'un polype nasopharyngé.
Visualisation d'un polype au fond de l'oreille d'un basset hound souffrant d'otite chronique : le polype apparaît d'abord indistinctement au milieu du pus, puis bien nettement après lavages du conduit. On assiste ensuite à l'extraction d'un premier morceau du polype. La dernière partie de la vidéo montre le contrôle du fond de l'oreille en fin d'intervention : seuls persistent un petit caillot et un peu de fibrine sur les parois, là où prenait naissance le polype.
ET UNE FOIS QU'ON A VU ?
Une fois qu'on a vu, on agit. C'est un peu une redite par rapoprt aux exemples présentés plus haut, mais un certain nombre d'actes peuvent être réalisés à travers l'endoscope.
1 - Appareil respiratoire :
L'endoscopie permet, de façon non invasive, d'effectuer des prélèvements dans l'appareil respiratoire : prélèvement de pus pour identification bactériologique (ou génétique) d'une bactérie ou un virus, et dans le cas d'une bactérie, recherche des antibiotiques qui seront les plus actifs (voir photos plus haut).
Elle permet aussi de récupérer un corps étranger (le plus souvent, un épillet), parti se promener dans une bronche. Après, si l'épillet est descendu trop loin, l'endoscopiste devra laisser la place au chirurgien !
Barbule d'épillet saisie par la pince à corps étranger, à l'entrée d'une bronche.
Extraction d'un épillet bronchique : Dieu merci, la barbule ne s'est pas cassée pendant l'extraction !
2 - Appareil digestif :
Comme pour l'appareil respiratoire, les actes réalisés par endoscopie seront diagnostiques, avec la biopsie des lésions suspectes (ci-dessous à gauche : pince à biopsie, prête à biopser la muqueuse de l'estomac), ou thérapeutiques, avec notamment l'extraction de corps étrangers (photo ci-dessous à droite, et vidéo plus bas).
Vidéo ci-dessus : un corps étranger est saisi avec une pince, dans l'estomac d'un westie de trois ans. Il est ensuite sorti de l'estomac à travers le cardia, puis remonté le long de l'œsophage, jusqu'à l'extérieur.
2 - Oreille etc :
Comme nous l'avons vu plus haut, l'endoscopie ne se limite pas à explorer (et agir sur) l'intérieur des apareils respiratoire et digestif : on peut aussi naviguer dans l'oreille, et voir ce qui s'y passe, puis intervenir, beaucoup plus précisément que quand on regarde avec un simple otoscope. Voir aussi plus haut dans cet article, pour les interventions (retrait d'épillet notamment), à l'intérieur des voies génitales.