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Anesthésie et monitoring d'un teckel de cinq ans, lors d'un détartrage : le chien est intubé, et respire un mélange d'oxygène pur et d'anesthésique volatil (isoflurane). Une voie veineuse est disponible en permanence (cathéter intra-veineux, sur lequel est branchée une perfusion de ringer lactate). La fréquence respiratoire est surveillée par un détecteur d'apnée relié à la sonde trachéale, la fréquence et le rythme cardiaque par un électrocardioscope. Indépendamment du matériel de surveillance, vétérinaires et assistantes gardent, de toute façon, toujours un œil sur la respiration et la profondeur de l'anesthésie des animaux opérés.
Points forts :
. Avant une anesthésie générale, y compris pour des interventions courtes, chiens, chats et NAC font toujours l'objet d'un examen clinique rigoureux, et d'examens complémentaires (biochimie, hématologie, imagerie…), si nécessaire en fonction de leur âge et de leur état de santé.
. La majorité des interventions se pratique sur des animaux placés sous perfusion, intubés et recevant une anesthésie gazeuse (isoflurane). En cas d'arrêt respiratoire, nous disposons de respirateurs qui insuffleront automatiquement de l'oxygène pur dans les poumons des patients.
. Fréquence et rythme cardiaque sont contrôlés par un électrocardioscope. La fréquence respiratoire est surveillée par un détecteur d'apnée… et par le personnel de la clinique ! Depuis janvier 2015, la clinique vétérinaire de Calvisson est, en outre, équipée de moniteurs qui affichent en permanence tracé ECG, fréquences cardiaque et respiratoire, température centrale, et taux sanguins d'oxygène et de gaz carbonique.
. D'un bout à l'autre du processus chirurgical, de la pré-anesthésie jusqu'aux jours qui suivent le retour à la maison, la prise en charge de la douleur est une préoccupation constante.
. Malgré toutes les précautions que l'on peut prendre, et même si les complications sont très rares, le risque zéro n'existe pas en chirurgie.

Chez l'Homme comme chez l'animal, le risque zéro n'existe pas lorsqu'il est question d'anesthésie et de chirurgie. Dans une étude publiée en 2012, le taux de mortalité pendant une intervention réalisée sous anesthésie générale, dans une clinique vétérinaire française réputée, était de 0,12 % chez les chiens et les chats en bonne santé (3 sur 2602), et de 4,8 % chez les animaux malades. Des pourcentages comparables ont été rapportés dans des études réalisées ailleurs en Europe ou en Amérique du Nord, dans des cliniques privées ou des structures universitaires. Un certain nombre de précautions permettent, malgré tout, de minimiser ce risque.
Tout animal qui va être anesthésié, même pour une intervention aussi routinière qu'une castration de chat, fait l'objet d'un examen clinique préopératoire rigoureux.
Des examens complémentaires sont proposés et réalisés, si cela s'avère nécessaire : contrôle de l'urée et de la créatinine sanguines chez un animal âgé (analyses réalisées sur place), échographie cardiaque chez un chien ou un chat présentant un souffle cardiaque… Selon les résultats de ces examens, l'intervention est réalisée, parfois purement et simplement annulée si le risque semble trop important, d'autres fois remise à plus tard, après l'instauration d'un traitement visant à stabiliser le patient : mise sous perfusion d'un insuffisant rénal, traitement cardiaque dans le cas d'une dilatation du cœur à la suite d'une dégénérescence de la valve mitrale… (photo de droite : exemple de dilatation de l'atrium gauche, chez un chien atteint de maladie valvulaire dégénérative : dans un cas comme celui-ci, sauf urgence vitale, le chien ne sera pas anesthésié sans mise en œuvre préalable d'un traitement cardiaque : l'intervention sera alors repoussée de quelques semaines).
L'animal reçoit d'abord une pré-anesthésie, avec des produits qui commenceront à le tranquilliser, et à diminuer sa perception de la douleur.

Une voie veineuse (cathéter intra-veineux) est mise en place chez tous les chiens et chez la plupart des chats anesthésiés (photo de gauche). Le patient est ensuite mis sous perfusion, sauf dans les cas d'anesthésie de très courte durée. Pour les animaux de petit format, ou pour ceux chez qui une quantité bien déterminée de fluides doit être administrée en un temps précis, nous disposons de pompes à perfusion (photo ci-dessous à droite)

L'anesthésie est induite avec un anesthésique "fixe", injecté dans la perfusion. Différents agents anesthésiques peuvent être utilisés, selon le type d'intervention envisagé, et l'état de santé de l'animal. Une fois endormi, celui-ci est systématiquement "intubé" à l'aide d'une sonde endo-trachéale (photo ci-dessous à gauche), et relié à un appareil d'anesthésie gazeuse.
Les tout petits animaux (rats, hamsters…), eux, sont endormis directement avec l'anesthésie gazeuse, soit au masque, soit dans une "cage à induction".
Dès l'induction de l'anesthésie, un gel protecteur est appliqué sur les yeux de l'animal, afin d'éviter une dessication de la cornée, et diminuer ainsi le risque d'apparition d'ulcères cornéens (photo ci-dessous à droite).

Pour l'anesthésie gazeuse, les cliniques vétérinaires de Calvisson et de Villevieille disposent de respirateurs Bird Mark 8 (photo ci-dessous), qui permettent de "faire respirer" l'animal automatiquement en cas d'arrêt respiratoire (deux Bird à Calvisson, un à Villevieille), et de "circuits de bain", pour les anesthésies plus simples (également deux à Calvisson, et un à Villevieille).
Ces différents appareils délivrent un air enrichi en oxygène, ou de l'oxygène pur, (important pour les animaux affaiblis, ou pour les chirurgies "à risque"). Cet oxygène est acheminé depuis de grandes bonbonnes, non seulement dans les différentes salles de chirurgie, mais aussi en salle de soins et en salle de radio, ce qui permet de conserver les animaux sous anesthésie gazeuse et sous oxygène, du début de la préparation chirurgicale jusqu'au moment du réveil, ainsi que pendant la réalisations des radios de contrôle, à la fin d'une chirurgie orthopédique, par exemple, ou pendant une procédure réalisée sous radioscopie.
Ces dispositifs permettent par ailleurs de placer sous oxygène les chiens ou les chats en détresse respiratoire (lors d'œdème aigu du poumon, de coup de chaleur, ou de paralysie laryngée, par exemple) : après intubation trachéale pour les chiens de moyen ou grand format, ou dans une cage à oxygène pour les petits chiens, les chats et les NAC (photo de droite : chatte en phase de réveil, après correction chirurgicale d'une hernie diaphragmatique à la clinique de Calvisson. Cage à oxygène, perfusion, lampe à infra-rouge pour éviter l'hypothermie).
Les appareils d'anesthésie gazeuse utilisent de l'isoflurane, un gaz anesthésiant rapidement éliminé de l'organisme à la fin de l'intervention, ce qui permet des réveils particulièrement rapides.

En hiver, les patients sont opérés sur un matelas chauffant, afin d'éviter l'hypothermie. Pendant l'anesthésie, leur sécurité est assurée par un électrocardioscope (ci-dessus à gauche) qui nous donne en permanence fréquence cardiaque et tracé ECG avec une alerte sonore, par un détecteur d'apnée (ci-dessus à droite) qui émet lui aussi une alerte sonore en cas d'apnée prolongée… et bien sûr par la formation et la cohésion de toute l'équipe soignante !
Nouveauté dans le monitoring des animaux sous anesthésie : depuis début 2015, la clinique vétérinaire de Calvisson est équipée de deux moniteurs PM10B : ceux-ci affichent en permanence le tracé ECG de l'animal, sa température centrale, ses fréquences cardiaque et respiratoire, et ses taux sanguins d'oxygène et de gaz carbonique (photos ci-dessous). Une alarme se déclenche en cas d'anomalie de l'un de ces paramètres.

Photo de gauche : un Bouvier Bernois anesthésié pour une chirurgie sur l'intestin : on voit de haut en bas la sonde trachéale reliée à l'appareil d'anesthésie gazeuse, la sonde œsophagienne qui renseigne sur la température centrale, la fréquence cardiaque et le tracé ECG, et le capteur fixé sur la langue qui détecte les taux sanguins d'oxygène et de gaz carbonique. La photo de droite montre le moniteur en fonctionnement pendant cette intervention. Une sonde œsophagienne (orange) est visible au premier plan à gauche.

De la pré-anesthésie jusqu'au post-opératoire, la prise en charge de la douleur est une préoccupation constante ; voir aussi l'article sur la prise en charge de la douleur (photo de droite : patch de durogésic sur une chatte, en fin d'intervention, après le retrait de la moitié de ses mamelles, pour cause de tumeurs. La chatte a également reçu de la morphine avant l'intervention, ainsi que des anti-inflammatoires).

L'ensemble de ces procédures, (anesthésie gazeuse, lutte contre la douleur…) permet non seulement des anesthésies plus sûres qu'il y a quelques années, mais aussi un réveil plus confortable, et une récupération plus rapide. (Plus encore, évidemment, lors d'une intervention de routine sur un animal sain, par exemple une stérilisation, mais même dans le cas d'une chirurgie lourde chez un animal affaibli). (Photo de gauche : Ina, sept mois, trottinant dans la clinique de Villevieille, moins de trois heures après la fin de sa stérilisation. La même scène en vidéo, en suivant ce lien).
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