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RADIOGRAPHIE
1 - Le matériel :
La radiographie est un équipement de base pour une structure vétérinaire : difficile de soigner des animaux sans pouvoir dire si la patte d'un chien est cassée et de quel type de fracture il s'agit, ou encore ce qui se passe dans les poumons d'un chat qui a du mal à respirer !
Les cliniques vétérinaires de Calvisson et de Villevieille-Sommières (Gard) sont toutes deux équipées d'appareils de radiographie, et d'un système de numérisation (Philips Eleva) : les images ainsi obtenues sont de très haute qualité, peuvent être agrandies ou optimisées (ce qui permet de voir des détails qui seraient passés inaperçus en radiographie argentique), et peuvent aussi être facilement stockées ou envoyées par internet.

La salle de radiographie de la clinique de Calvisson : appareil de radiographie à droite, système de numérisation à gauche ; l'écran au milieu de la photo est celui de la radioscopie.

La salle de radiographie de la clinique de Villevieille-Sommières, avec son système de numérisation au fond à droite. Entre la radio et l'écran, on note l'arrivée de tuyaux d'air et d'oxygène : ce dispositif permet, aussi bien à Villevieille qu'à Calvisson, de réaliser des séries de radios ou des interventions sous scopie, tout en conservant l'animal endormi et ventilé par un appareil d'anesthésie gazeuse.
La radiographie permet d'obtenir une image des os (fractures, luxations, rachitisme, arthrose, tumeurs…) et des tissus mous (organes thoraciques ou abdominaux), mais aussi des dents, de certains corps étrangers (caillou dans l'intestin…)
Il n'est évidemment pas question de procéder ici à une présentation exhaustive de ces différents types de radiographies : nous nous limiterons à présenter quelques exemples, pour chacune de ces grandes catégories.
2 - Radiographies du squelette :
Utilisation la plus évidente de la radio : les os, et en particulier les os cassés. Et quand ils sont cassés, eh bien on les répare, et après, on reprend une radio pour voir s'ils sont bien réparés ! (sinon… on y retourne). Quelques exemples :

Deux exemples de fractures du fémur, provoquées par des accidents de la voie publique : fracture ouverte chez une jeune chatte (photo de gauche), et fracture avec de longues esquilles chez un chat (photo de droite). Dans les deux cas, avant et après chirurgie.

Et maintenant… les deux fémurs cassés, chez ce jeune chat de six mois, pas encore castré, et renversé par une voiture. Photo de droite : radio de contrôle après la chirurgie.
Chez les animaux comme chez les humains, les jeunes se font des fractures en courant dans tous les sens, tandis que les vieux ne courent plus beaucoup à cause de leur arthrose. Un "bel" exemple ci-dessous :

Importantes lésions de spondylose sur la colonne vertébrale (rachis lombaire) de ce berger de douze ans : on observe des "becs de perroquet" qui se rejoignent pour former de véritables ponts, soudant les vertèbres entre elles. Un autre exemple d'arthrose, avec la troisième des radiographies de hanches présentées un peu plus loin.
Et puis, plus rarement, en explorant une région douloureuse sur un os, on peut tomber par exemple, sur un plomb ou sur une balle, ou bien, malheureusement, sur une tumeur osseuse… (photos ci-dessous).

Photo de gauche : fracture par balle chez un chat. Photo du centre : tuméfaction du poignet chez un bouvier bernois de huit ans. La radiographie montre un mélange de destruction et de prolifération osseuses, caractéristiques d'une tumeur. Il s'agissait d'un ostéosarcome, qui avait déjà envoyé des métastases dans les poumons (les deux "boules" à gauche du cœur, sur la photo de droite).
Si les radiographies du squelette peuvent servir à diagnostiquer une lésion, par exemple en cas de boîterie, elles peuvent aussi être réalisées en dépistage, sur un animal qui ne présente pas (encore) de symptôme. L'exemple type est constitué par les radios de dysplasie de la hanche, demandées par un certain nombre de clubs de races canines, ou tout simplement par des propriétaires qui veulent savoir où en est leur chien. Ces radios sont généralement prises sous anesthésie générale ou au moins sous sédation, afin d'obtenir une position aussi conforme que possible aux standards demandés. (Pour la photo de droite ci-dessous, les hanches étaient tellement "bloquées" par l'arthrose que la position standard, avec les deux postérieurs bien parallèles, n'a pas pu être obtenue !)

Trois exemples de radiographies des hanches. Photo de gauche : hanches normales, avec des têtes fémorales rondes, et bien en place dans leurs cavités acétabulaires (les cavités articulaires du bassin). Photo du centre : chien dysplasique, avec des têtes fémorales petites et de forme presque carrée, n'occupant pas toute la cavité acétabulaire, avec presque une tendance à la luxation pour la hanche droite. Photo de droite : importante arthrose des deux hanches, avec des têtes fémorales extrèmement déformées par l'arthrose, et des cavités acétabulaires aplaties, qui "repoussent" les têtes fémorales à l'extérieur. Des spicules constitués d'os arthrosique anormal (ostéophytes), sont visibles sur le bord des cavités acétabulaires. Détail de ces trois hanches ci-dessous.

3 - Radiographies du thorax :
La radiographie thoracique conserve un grand intérêt par rapport à l'échographie, l'air contenu dans les poumons étant imperméable aux échos de l'échographe, et les détails des organes thoraciques se détachant au contraire bien, à la radio, sur le "fond noir" des deux poumons. L'échographie reprend malgré tout la première place quand il s'agit d'explorer le fonctionnement du cœur, ou ce qui se passe à l'intérieur d'un épanchement liquidien dans la plèvre ou le péricarde, par exemple. L'endoscopie, quant à elle, étant supérieure quand il est nécessaire d'aller regarder à l'intérieur de la trachée ou des bronches.

Radiographie thoracique de profil chez un chien : on observe bien le cœur (au milieu), la trachée (le tuyau gris foncé qui part du centre pour atteindre le bord gauche de l'image), les bronches et les gros vaisseaux (aorte et veine cave caudale). À droite du cœur, le diaphragme sépare le thorax de l'abdomen (tout ce qui est blanc, à droite de la photo). Quelques "becs de perroquet" et ponts sont visibles entre les vertèbres (arthrose vertébrale).
L'intérêt le plus évident de la radiographie thoracique est d'explorer les maladies affectant les poumons ainsi que leur enveloppe, la plèvre. Devant un animal qui tousse, on pourra ainsi faire la différence entre un œdème pulmonaire, (souvent d'origine cardiaque), une bronchite ou une pneumonie (la clinique et d'autres examens complémentaires nous orientant alors vers une origine infectieuse, allergique ou parasitaire), une tumeur, ou un corps étranger - si toutefois ce dernier se voit à la radio ! (c'est le cas d'un os, ce n'est pas le cas d'un épillet)… pour ne citer que les causes les plus fréquentes.


Radiographies thoraciques de profil (en haut à gauche) et de face (en bas à gauche), chez un griffon de quatre ans présenté pour abattement, anorexie, et un important amaigrissement : il s'agit d'une bronchopneumonie touchant toute la partie ventrale du poumon gauche. Images de droite : radiographies de contrôle trois mois plus tard, après six semaines d'un traitement antibiotique à spectre large. On constate la disparition des lésions.

Radiographie thoracique chez une chienne labrador de douze ans, présentant une toux chronique et un amaigrissement. On observe une masse de grande taille au-dessus du cœur, dans la région des ganglions du hile. D'autres masses ont été détectées dans l'abdomen par échographie, et leur ponction échoguidée a révélé une population homogène de lymphoblastes (photo de droite) : la toux était donc due à un lymphome, une tumeur des tissus lymphoïdes.

Un exemple de corps étranger radio-opaque sur cette radio ancienne, de qualité moyenne - mais où le corps étranger est bien visible ! (photo de gauche). Il s'agissait d'une bille, coincée à l'extrémité de la trachée d'un chien. La bille a pu être extraite par encoscopie (photo de droite).
Devant un animal qui présente des difficultés respiratoires, (dyspnée, discordance…), on pourra rechercher (entre autres !) un épanchement pleural (la ponction et l'échographie nous renseigneront ensuite sur son origine - un exemple en fin d'article), une hernie diaphragmatique, un méga-œsophage, un envahissement tumoral… (photos ci-dessous)


Un exemple de hernie diaphragmatique chez une chatte de six mois, présentant de sévères difficultés respiratoires, deux mois après être passée sous une voiture. Le cœur est très peu audible à l'auscultation, et la palpation de l'abdomen révèle une sensation de "vide". La radiographie thoracique (photo du haut - tête du chat à droite), montre un thorax complètement envahi par les organes abdominaux : plusieurs anses intestinales, à droite de la photo, sont visibles à l'avant du thorax - là où il ne devrait y avoir que du poumon ! La radiographie de contrôle après chirurgie (photo du bas - tête du chat à gauche), montre l'aspect du thorax après remise en place de l'intestin dans l'abdomen, et fermeture de la brèche du diaphragme. Un léger pneumothorax persiste (cœur soulevé), qui se résorbera en quelques jours.
Envahissement complet des poumons chez un croisé labrador de quatorze ans, présenté pour un amaigrissement important et des difficultés respiratoires.
4 - Radiographies de l'abdomen :
La radiographie semblait détrônée par l'échographie depuis quelques années, lorsqu'il s'agissait d'explorer l'abdomen. Avec ses organes de densités radiographiques proches les unes des autres, il faut bien avouer que l'abdomen n'était pas la partie du corps qui "rendait" le mieux sur une radio : bien difficile, par exemple, de distinguer un utérus infecté au milieu des intestins, ou encore une tumeur au milieu du foie - toutes choses faciles à voir à l'échographie. L'avènement de la radio numérique, avec les extraordinaires détails qu'elle révèle, a en partie levé ce handicap. Par ailleurs, la radiographie conserve son intérêt lorsqu'il s'agit d'explorer des objets calcifiés (un caillou dans l'estomac, par exemple), un organe rempli de gaz, et surtout d'obtenir une image arrêtée qui permette un comptage (de fœtus, pour un diagnostic de gestation ; ou encore de calculs dans les voies urinaires…)
Dans le cas d'un suivi de gestation, par exemple, ces deux techniques d'imagerie se révèlent complémentaires : la radiographie permet de compter précisément les fœtus (tout au moins lorsque ces derniers sont bien calcifiés, dans les tout derniers jours de la gestation - photos ci-contre et ci-dessous), tandis que l'échographie permet d'en apprécier l'état de santé, à travers notamment les mouvements, et en particulier la fréquence cardiaque (un exemple en vidéo ici).

Photos ci-dessus : diagnostic de gestation chez une chienne Jack Russel terrier. Radiographies de face et de profil, permettant de dénombrer cinq fœtus.

Quelques exemples des détails obtenus avec une radiographie numérique : sur la radio de gauche, on peut quasiment compter les croquettes à l'intérieur de l'estomac du chien, et la paroi de l'intestin, ainsi que son contenu, sont parfaitement visibles. Sur la radio de droite, tous les détails de l'appareil uro-génital de cet autre chien sont également d'une grande netteté, des contours de la prostate qui soulève le colon, jusqu'aux replis de la peau du fourreau. (Accessoirement, une "belle" arthrose inter-vertébrale est présente sur les deux clichés !)

Autre exemple des détails visibles sur une radiographie numérique, avec cette radiographie de l'abdomen d'une chatte de deux ans, sur laquelle foie, reins, intestin (avec ses crottes !) et vessie se détachent parfaitement.

La torsion d'estomac est l'urgence la plus redoutée chez les chiens de grand format, et l'une de celles qui demandent la prise en charge la plus rapide. Le diagnostic se fait souvent dès l'arrivée du chien sur la table, avec un ventre tendu et tympanique (rempli d'air), mais ce n'est pas toujours aussi évident, et de toute façon, mieux vaut être sûr de ce qui se passe avant de partir dans une réanimation et une chirurgie compliquées ! Deux exemples ci-dessus, avec une "vraie" torsion chez une chienne Munsterlander de neuf ans (photo de gauche), et une "simple" dilatation, (demandant quand même une décompression par sondage gastrique sous anesthésie générale), s'accompagnant d'un ileus (arrêt du transit intestinal), chez un Montagne des Pyrénées de quatre ans, malheureusement coutumier du fait ! (photo de droite).

Deux exemples de chiens abattus avec un "gros ventre", mais de gravités très différentes. Photo de gauche : indigestion chez un jeune labrador : l'estomac est rempli de nourriture, à en exploser ! des vomissements ont été déclenchés par injection, et le chiot est reparti en forme, l'estomac vide et soulagé d'un grand poids. Photo de droite : une masse ronde comme un ballon, qui repousse l'intestin vers l'avant, est visible sur la gauche de la radiographie de l'abdomen de ce rottweiler de sept ans. La nature tumorale de la masse a été confirmée par échographie. L'analyse après exérèse chirurgicale a montré qu'il s'agissait d'un hémangiosarcome, tumeur très agressive des vaisseaux sanguins.

Deux exemples de corps étrangers visibles à la radio, sur ces radiographies anciennes et de qualité moyenne : le chien de la photo de gauche a visiblement voulu faire de la couture, et a ingurgité épingle et dé à coudre. Le chat de la photo de droite s'est fait tirer dessus, et le plomb, visible ici sous la colonne vertébrale, a provoqué plusieurs perforations de l'intestin (plus de détails sur ce cas en suivant ce lien). Les deux animaux ont bien récupéré après chirurgie.


Calculs d'oxalate de calcium dans la vessie d'un Jack Russel Terrier mâle de neuf ans, n'arrivant plus à uriner : une partie des calculs se trouve dans la vessie (radiographie ci-dessus à gauche ; par comparaison, échographie de la vessie du même chien ci-dessus à droite). La plupart de ces calculs sont cependant coincés dans l'urètre, à l'intérieur du pénis du chien, empêchant le passage des urines (Le petit chapelet à la base de l'os pénien, au centre et à droite sur la photos ci-contre). Certains de ces calculs, enfin, faisaient la navette entre vessie et urètre. Tous ont pu être remontés par rinçages jusquà l'intérieur de la vessie, et extraits ensuite chirurgicalement (photo ci-dessous). Un autre exemple de radio de calculs urétraux est présenté un peu plus loin, dans les radiographies avec produits de contraste.

5 - Radiographies dentaires :
Nous ne prenons pas des radiographies des dents aussi souvent que pour les os ou les poumons, mais les radiographies dentaires sont néanmoins bien utiles, par exemple pour déterminer si une dent abîmée doit être extraite ou pas : la présence d'une destruction (lyse) osseuse autour de l'une de ses racines entraînera une décision d'extraction. Autre intérêt : lors d'extractions dentaires chez des chats atteints de stomatite caudale, (les racines dentaires abîmées étant souvent à l'origine des lésions), il est important, en cas de doute, de s'assurer par une radiographie que toutes les racines ont bien été retirées, et qu'il n'en reste pas un petit morceau qui pourrait entretenir l'infection.

Extraire, ou ne pas extraire ? radiographie de l'hémimachoire supérieure droite d'un léonberg de huit ans, présentant depuis plus d'un an une joue enflée, et des suppurations le long de la gencive correspondante. On voit que l'os des alvéoles est lysé autour d'une au moins des racines de toutes les prémolaires… qui seront donc toutes extraites !
Plus encore peut-être que chez le chien et le chat, les radiographies dentaires sont utiles chez les rongeurs et lagomorphes (= lapins), chez qui les problèmes dentaires constituent une dominante pathologique.

Abcès sur le menton d'un lapin nain, dont l'une des incisives inférieures était cassée. Photo de droite : radiographie montrant sous cet abcès une infection osseuse (ostéomyélite), développée à partir de la racine de l'incisive cassée.
6 - Radiographies avec produit de contraste :
La plupart des radios sont prises "sans préparation", mais le contour interne de certains organes (et, dans une certaine mesure, leur fonctionnement), peuvent être mieux étudiés par l'utilisation d'un produit de contraste : transit baryté pour l'exploration de l'estomac et de l'intestin (photos ci-contre et ci-dessous), cystographie simple ou par double contraste (injection du produit de contraste et d'air) pour l'exploration de la vessie), myélographie pour souligner les contours de la moelle épinière… (photos ci-dessous).
On peut également injecter le produit de contraste dans une fistule, afin d'en suivre le trajet, et repérer ainsi un éventuel corps étranger à l'intérieur de cette fistule (on pense évidemment à un épillet).

Photo de gauche : sur cette radio très ancienne, (car nous n'utilisons quasiment plus aujourd'hui cette technique, largement détrônée par l'échographie), le contenu intestinal d'un chien présentant des troubles digestifs est marqué par le produit de contraste, et des images filiformes apparaissent par soustraction à l'intérieur de l'intestin. Il s'agissait d'ascaris, parasites du tube digestif que l'on voit sur la photo de droite, après leur expulsion dans les selles du chien.


Des centaines (des milliers ?) de tout petits calculs ont été retirés chirurgicalement de la vessie de ce chien qui n'arrivait plus à uriner (photo du haut), mais les difficultés pour uriner ont repris quelques jours seulement après l'intervention. Une radiographie de l'urètre après injection d'un produit de contraste (urétrographie) a montré qu'un certain nombre de calculs n'avaient pas pu être retirés lors de l'ouverture de la vessie, et s'accumulaient à nouveau là où l'urètre du chien mâle est le plus étroit, à la base de l'os pénien. Une seconde intervention (urétrosotmie) a donc été nécessaire sur ce site, afin de résoudre finalement le problème.

Myélographie chez une bouledogue français de trois ans, présentée pour une paralysie d'apparition brutale. La myélographie montre un arrêt de la progression du produit de contraste entre les 13e et 14e vertèbres thoraciques, signant une hernie discale à ce niveau. (On note par ailleurs une malformation vertébrale, avec une vertèbre cunéiforme). La récupération a été bonne après hémilaminectomie.
Même si certains de ces examens avec produit de contraste conservent un intérêt, il faut bien reconnaître que la plupart d'entre eux ont été détrônés par l'échographie, ou même l'endoscopie.
RADIOSCOPIE
La clinique de Calvisson est équipée d'un appareil de radioscopie, qui permet de voir fonctionner un organe en direct : par exemple, vérifier que le diamètre de la trachée d'un chien reste bien constant au cours du cycle respiratoire (lors de flaccidité trachéale, la trachée s'aplatit soit en inspiration, soit en expiration, (selon les cas), ce qui provoque toux et difficultés respiratoires chez l'animal)(voir la vidéo ci-dessous). Ou encore vérifier le fonctionnement de l'œsophage, en faisant avaler un produit de contraste à un chien, et en suivant sur l'écran la progression de ce produit de la bouche jusqu'à l'estomac.
La radioscopie sert aussi à contrôler le bon déroulement d'un acte : par exemple, chez un chien ou un chat présentant une accumulation de pus dans le thorax, il est souvent nécessaire de mettre en place un drain thoracique qui permettra d'aspirer ce pus deux fois par jour, jusqu'à ce que le thorax soit vide et que le pus ne se forme plus. Le bon positionnement du drain se fera beaucoup plus facilement et précisément sous contrôle radioscopique, "qu'en aveugle" (photos ci-contre et ci-dessous). La radioscopie permet également, par exemple, de dilater une sténose œsophagienne à l'aide de ballonets gonflables, qui seront positionnés sous scopie juste à l'endroit de la sténose.


Ci-dessus à gauche : pyothorax (= accumulation de pus dans la plèvre), chez un chat de un an. Un drain thoracique est mis en place sous contrôle radioscopique (en haut à droite). Ci-dessus à droite : radiographie montrant le drain thoracique en place : le pus va maintenant pouvoir être aspiré matin et soir (photo ci-contre), jusqu'à ce qu'il ne s'en reforme plus. En parallèle, le minou reçoit évidemment un traitement antibiotique prolongé !

Radiographies de contrôle à 4 jours, avant le retrait du drain (photo de gauche), et à deux mois (photo de droite) : le pus ne s'est pas reformé, le chat est guéri !
 
Aspect du pyothorax chez le même chat, sur des radiographies de face, avant (photo de gauche) et après (à droite) traitement par drain thoracique et antibiotiques : le poumon avant traitement est complètement obscurci par l'accumulation de pus, à comparer avec l'aspect normal, deux mois après le début du traitement.
…ET RADIOPROTECTION !
Une législation récente impose un nombre conséquent de normes et de contrôles,
destinés à assurer la protection du personnel (vétérinaires et assistantes) et des usagers des cliniques vétérinaires, contre les rayonnements ionisants : murs et portes de la salle de radio plombés, moyens de protection individuels (tablier, protège-thyroïde et gants plombés…)(photo de droite), port de dosimètres par tout le personnel afin de vérifier la dose de radiations cumulée (photo de gauche), contrôles internes et externes, etc.
Les installations des cliniques vétérinaires de Calvisson et de Villevieille sont déclarées à l'autorité locale de sûreté nucléaire (ASN) et régulièrement contrôlées, et l'un des vétérinaires de la structure s'est spécialement formé pour être "personne compétente en radioprotection" (PCR).

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